Petite caricature pas méchante
J’adore observer les gens. J’aime m’asseoir à une terrasse – même en hiver quand il fait beau, bien emmitouflée avec une grande écharpe – et regarder passer le monde, de préférence devant un grand café crème. Je prends mentalement des notes sur les posture, les façon de marcher, les habits, les mimiques.
Et bien à la fac, je suis servie. Les cours d’œnologie grouillent de personnages hauts en couleur : de l’intéressant au franchement ridicule, à peu près tout est représenté. Sans entrer dans les détails (faudrait pas qu’ils se reconnaissent…. sourire !), les spécimens masculins sont vraiment drôles. Il y a ce vieux cliché selon lequel les étudiants en vin seraient des alcooliques cachés… eh bien pas du tout ! L’étudiant mâle en vin (et non pas en mal de vin justement) est souvent et surtout un incorrigible poseur. Pas tous bien sûr, mais il y en a deux ou trois qui correspondent si bien à cette description qu’ils déteignent sur la majorité qui elle est tout à fait normale. Les plus drôles sont les anglais et les américains : il faut dire que venir faire des études d’œnologie dans le Bordelais quand on vient des States ou de Grande-Bretagne, paraît que c’est du dernier chic et que cela fait très bien dans les soirées. Petit foulard autour du coup, col roulé noir et lunettes intellos qu’on enlève d’un geste négligé pour déguster un château, tout est dans le penché délicat du verre à pied, l’œil sceptique, prêt à faire une déclaration de haute importance telle que : « Gosh, il a un petit goût de framboise, n’est-ce pas John ? » (Ou Jack, ou Alex, ou Alistair).
Ce sont les mêmes qu’on retrouve en été sur les plages de Lacanau ou de Biarritz, le surf sous le bras et les pectoraux au soleil. Heureusement qu’ils sont là : ils me mettent toujours un sourire aux lèvres.
Allez, sans rancune !